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Phénomène #vintage : la #FashionGreenAttitude

Publié le par Isabelle DEMETTRE

Entre question de style et conscience écologique, la jeunesse en pince de plus en plus pour ces vêtements très lookés. Analyse d'une fashion green attitude résolument tournée vers l'avenir.

« Désolé papa, maman, je sèche comme la planète. » Chaque vendredi, depuis le 15 février, entre humour et colère, collégiens, lycéens et étudiants français dégainent des slogans toujours plus piquants, ralliant les nombreuses marches pour le climat qui s’intensifient depuis plusieurs mois partout dans le monde. Leur message : faire l’école buissonnière pour forcer les dirigeants à lutter contre le réchauffement climatique. Leur première revendication est précise : réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et dans ce domaine, la fashion sphère n’y est pas pour rien. Si elle génère plus d’un million d’emplois en France, la mode est aussi l’une des industries les plus polluantes. « Selon un rapport de la Fondation Ellen MacArthur de 2017, l’industrie du textile émettrait chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit environ 2 % des émissions globales, affirme Erwan Autret, ingénieur en charge de l’écoconception textile à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies. C’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Si les tendances actuelles de consommation se poursuivent, cette part pourrait atteindre les 26 % en 2050. » Que nenni !

"Acheter vintage, c'est ma manière à moi de réduire ma facture écologique"

Car les djeun’s ont la rage. « La nouvelle génération est proactive et cherche vraiment des solutions, atteste Sandrine Andreini, directrice de La Réserve des arts, une association qui récupère les rebuts et les chutes de matériaux d’entreprises avant de les destiner à ses adhérents. Il y a une vraie prise de conscience sur le fait que consommer toujours plus ne rend pas forcément heureux. » C’est en tout cas ce que semblent penser les millennials. Leur arme de séduction massive : tout article de mode d’occasion chargé de vécu, à l’impact sur l’environnement déjà amorti. « Le vintage, c’est partir à la conquête d’un trésor sans savoir s’il existe ! » s’exclame Mathilda Galmot. Quand on retrouve cette étudiante de 22 ans devant les vitrines parisiennes d’Adöm – sa boutique favorite –, on lui dit que son blouson en jette. Elle nous répond que c’est le grand-père de son petit ami Edouard – avec qui elle est venue, lui aussi mordu de vintage – qui le lui a offert. « Il était dans l’aviation et le portait pendant la guerre d’Indochine. C’est l’un de mes trésors. » Joli pull ! « C’est un Saint Laurent trouvé dans une friperie new-yorkaise. Sur moi, tout est d’occase ! » A quelques rues de là, devant Kilo Shop (une friperie du Marais qui vend des vêtements au kilo), c’est Ophélie, 23 ans, qui nous attend. Elle nous parle de ses « trouvailles », de ses « pépites », de ses « coups de cœur ». « J’adore la mode, mais elle représente également tout ce que je déteste : la surconsommation, le gaspillage, la pollution. Acheter vintage c’est ma manière à moi de réduire ma facture écologique. »

50 % des femmes de 18 à 25 ans affirment vouloir acheter plus d’articles de seconde main pour l’environnement

Ce béguin du djeun’s ne serait donc pas qu’une futile affaire de style. Selon une étude menée par ThredUp (la plus grande marketplace américaine dédiée à l’achat et la revente de vêtements d’occasion), portant sur les bonnes résolutions pour l’année 2019, 50 % des femmes de 18 à 25 ans affirment vouloir acheter plus d’articles de seconde main pour être davantage respectueuses de l’environnement,. Un chiffre qui ne surprend pas Anaïs Dautais Warmel, une jeune créatrice des Récupérables, un label de mode écoresponsable spécialisé dans l’« upcycling » (« surcyclage » en français), une action qui permet de donner une seconde vie aux vêtements et aux tissus usagés en les transformant en pièces neuves : « Pour la nouvelle génération, en cours d’histoire-géo, on parle désormais d’écologie de manière concrète. » April, une collégienne de 14 ans, en atteste : « La mode du jetable, c’est un peu terminé. Comme beaucoup de mes copines, le déclic, je l’ai eu il y a deux ans, sur Vinted. Mon premier achat : une paire de Dr. Martens payée 50 euros. C’était génial ! Je me suis dit : “Pourquoi laisser dormir ce que je ne porte pas alors que je peux lutter contre le gaspillage tout en rendant quelqu’un heureux et en gagnant de l’argent !”» Croisement d’un réseau social et du Bon Coin, ce vide-dressing gratuit, avec sa communauté de 21 millions d’abonnés, a littéralement révolutionné l’univers de la fripe.

Lire la suite sur : Parismatch.com

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