Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

#MarieHélèneBourlard, la voix ouvrière qui veut se faire entendre au #ParlementEuropéen

Publié le par Isabelle DEMETTRE

La militante historique CGT du textile dans le Nord souhaite représenter le monde ouvrier à Bruxelles, sur la liste de Ian Brossat (PC).

Être la première ouvrière française à entrer au Parlement européen : c’est l’ambition de Marie-Hélène Bourlard. Militante CGT historique du textile dans le Nord, figure du documentaire césarisé de François Ruffin (LFI) « Merci Patron ! », Marie-Hélène Bourlard consacre son combat à « ceux qui n’y arrivent plus ».

Née au Quesnoy, petite ville de l'Avesnois, elle perd son père à 16 ans, quitte l'école et entre comme presseuse à l'usine Bidermann, à Poix-du-Nord, tout près. Très vite elle adhère à la CGT, puis au PCF. Pour améliorer les conditions de travail dans son usine de costumes haut de gamme, lutter contre les délocalisations, défendre les territoires "abandonnés".
 
Un politisation à l'usine
 
"J'ai appris qu'il fallait toujours se battre pour obtenir quelque chose", ne serait-ce qu'installer la climatisation dans les ateliers, raconte à l’AFP l'ancienne déléguée syndicale, 61 ans, élue en 1980 pour son "punch" - et mise à pied de nombreuses semaines pendant ces années "d'entraide", de "fierté de leur savoir-faire" en dépit des "conditions très dures".

L’industrie textile périclite rapidement, les délocalisations s’enchaînent dès les années 90. L’usine de Marie-Hélène, sous-traitant LVMH, perd les griffes Pierre Cardin, Yves-Saint-Laurent et Kenzo.

Ses anciens camarades se rappellent sa lutte acharnée : "Elle a participé aux négociations, pour que les salariés aient une compensation de la perte de leur travail, et renégocier les mutations", raconte Guy Facq, ancien adjoint PCF de Poix-du Nord. "Elle savait entraîner ses troupes", même si "son franc parler ne plaît pas à tout le monde".

Elle négocie directement avec le directeur général, qui se rappelle une déléguée "très dévouée aux autres et ne se battait pas pour son cas personnel". "Elle n'était pas dans la haine ni dans l'outrance", assure Jean-Damien Waquet.

Mais à la CFDT concurrente, qui défend un syndicalisme plus réformiste que contestataire, on n'a pas le même souvenir: "Elle était contre les formations, contre tout, elle n'était que pour les primes. C'était tout notre contraire », affirme une ancienne salariée.

Une personnalité appréciée de la classe politique nordiste 

Le député de la France insoumise François Ruffin, dont elle est restée proche, estime qu’"elle constitue une sorte de passerelle entre l'univers médiatique, culturel, intellectuel, et anciennement son usine". C’est d’ailleurs sur ses conseils, qu’elle achète une action et prend la parole face à Bernard Arnault en 2007 en assemblée générale des actionnaires de LVMH à Paris, pour son documentaire "Merci patron !".

L'usine fermera définitivement peu après. Celle qui n'a "peur" de personne, ni des "grands patrons", ni des "députés européens" ni des "lobbys", se reconvertit, devenant ambulancière pour une entreprise familiale locale, jusqu'à sa retraite en 2017.

"Beaucoup m'avaient dit de me méfier, mais je n'ai jamais eu de problème avec elle, au contraire", affirme son ex-patron François Evrard. Depuis, elle fait du bénévolat aux Restos du Coeur et manifeste chaque samedi avec les "gilets jaunes", dont elle connaît tous les prénoms.

"On a les mêmes revendications, la hausse du pouvoir d'achat, ils n'y arrivent plus, c'est pas normal",s'emporte cette petite femme au léger accent du Nord.

Lire la suite sur : France3-regions.francetvinfo.fr

Commenter cet article