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Comment #VioletteLeduc est devenue une #icône #féministe et #queer

Publié le par Isabelle DEMETTRE

Le 2 février prochain, la mairie du 11ème arrondissement de Paris inaugurera la nouvelle médiathèque Violette Leduc. Une reconnaissance tardive, pour une figure féministe du XXème siècle, protégée par Simone de Beauvoir. Enquête sur une écrivaine redécouverte par les jeunes féministes et queers.

Paris rend-elle enfin justice à Violette Leduc? Comme tant d’autres femmes autrices, la ville et l’histoire littéraire l’avaient oubliée. Après la librairie féministe Violette & co, la romancière aura désormais une médiathèque à son nom, dans le 11ème arrondissement où elle a vécu. Depuis près de neuf ans, le combat était porté par l’Association des amis de Violette Leduc, qui milite pour une plus grande visibilité de l’écrivaine.

C’est au début des années 40 que Violette Leduc se met à écrire, lors de sa rencontre avec l’écrivain Maurice Sachs. En avance sur son temps, elle explore les thématiques du corps et du désir, comme rarement les femmes romancières ont pu le faire. “Elle a contribué, sans doute, à mon éveil au féminisme”, explique la doctorante québécoise Kiev Renaud, venue de Montréal pour travailler sur l’écrivaine. Adolescente, la chercheuse se souvient de sa frustration. “La littérature parle si peu de moi, de nous, de notre point de vue.” À mesure qu’elle grandit, elle se met en quête de récits qui lui parlent et découvre Violette Leduc. Un coup de coeur.

Une résonance contemporaine

Comme elle, une génération de jeunes féministes et queers contribue aujourd’hui à la faire sortir de l’ombre. En tout, une douzaine de jeunes chercheurs·e·s présenteront leur thèse sur Violette Leduc entre 2019 et 2020. “Violette Leduc avait une manière de percevoir la sexualité hors des carcans”, analyse Alison Péron, chercheuse spécialiste de l’écrivaine. C’est ce qui plaît encore aujourd’hui aux jeunes féministes qui la découvrent, comme on trouve un trésor caché. “Je l’ai découverte dans une brocante. Quand j’ai lu les quatrièmes de couverture, je me suis tout de suite intéressée à elle, à son écriture si troublante”, raconte Charly, 18 ans. Sur Tumblr, ses mots résonnent en anglais et en français, comme s’ils avaient gardé toute leur actualité. Née d’un père qui ne la reconnaît pas, Violette Leduc grandit comme une bâtarde -c’est même le nom qu’elle donne à son autobiographie. Pauvre, obsédée par sa laideur, elle tombe amoureuse de femmes inaccessibles et d’hommes homosexuels. De quoi devenir une figure irrémédiablement queer. “J’éprouve énormément d’admiration pour elle. Elle montre à la fois la réalité des femmes de son époque, pas si lointaine, et des situations avec lesquelles ont peut encore aujourd’hui faire des parallèles”, observe Charly. En 1945, Violette Leduc fait passer son manuscrit de L’Asphyxie à Simone de Beauvoir, qui l’adoube comme écrivaine. La philosophe féministe planche alors sur Le Deuxième sexe. Violette Leduc se pâme devant son intelligence et sa culture. C’est le début d’une relation forte, intellectuelle, tumultueuse. Et d’un amour à sens unique pour Violette Leduc.

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